MASCARA – Le chercheur Abdelouahed Abdessalem Chaib de l’université de Tripoli (Libye) a estimé, mardi à Mascara, que l’Emir Abdelkader était un symbole arabe et musulman dont les principes avaient un « rayonnement universel ».
En marge des travaux du colloque international « L’Emir Abdelkader entre les deux rives », l’universitaire libyen a souligné, dans une déclaration à l’APS, que le fondateur de l’Etat moderne algérien était un symbole du monde arabo-musulman et de l’universalisme par excellence, et son influence ne se limitait pas a sa nation, l’Algérie, mais s’étendait aux régions arabe et musulmane, et, partant, le monde entier.
« Ses positions de fervent défenseur des opprimés et ses principes fondés sur la dénonciation de toute occupation et le respect du droit des peuples à vivre en paix restent d’actualité », a-t-il estimé.
Le même chercheur a qualifié l’Emir Abdelkader d’ « homme unique en son genre » car, a-t-il expliqué, « il a manié le glaive et la plume, et combattu les forces coloniales françaises durant une vingtaine d’années, tout en restant attaché à la culture arabo-musulmane et mobilisant tous ses moyens pour unifier les rangs des Algériens ».
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Pour Abdelouahed Abdessalem Chaib, l’Emir était également un fin diplomate qui a noué des relations avec plusieurs pays et les a exploité pour dénoncer l’occupation française et montrer tous les affres commis à l’encontre du peuple algérien.
Il a aussi contribué à jeter les bases d’une renaissance sociale et politique en Syrie où il fut exilé, en mai 1883, en travaillant avec les différentes couches du peuple, à lutter contre l’ignorance et en propageant les principes du +vivre ensemble+ entre musulmans et chrétiens après son intervention et la protection de pas moins de 15.000 chrétiens syriens d’une mort certaine, a souligné l’universitaire libyen.
En dépit de ses préoccupations liées au combat et à la résistance à l’occupation française, l’Emir Abdelkader a été à la fois écrivain, poète et penseur d’une grande valeur en Algérie et dans les pays arabes, a rappelé le même universitaire. Il a été l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages dont « El Mawakif » (positions), « Dikra El Akil oua Tanbih El Ghafil » (Message aux français) et « Fi Fadhl ahl El Ilm wal Ulama ».
Le même chercheur a ajouté que « les Libyens gardent en mémoire l’œuvre de l’Emir Abdelkader El Djazairi, comme ils admirent leur héros national Omar El Mokhtar ». « Tous les deux sont des symboles de la résistance contre l’occupant », a-t-il souligné.