Choc, refus et indignation. Telle est la réaction de Hocine Drouiche, président du Conseil des imams de France, au brûlot signé par 300 personnalités promouvant l’idée d’un « nouvel antisémitisme mortel» sous la forme d’une pétition publiée dimanche dernier par le journal français Le Parisien.
« Ce n’est pas une démarche intelligente. D’abord il aurait fallu nous consulter, en tant que représentants de la communauté musulmane en France», affirme Hocine Derouiche, en visite hier à El Watan week-end. Il développe par contre l’idée de combattre « les mauvaises interprétations des versets coraniques». Le débat, selon lui, doit se concentrer sur ce volet et faire face aux idées « haineuses et irrationnelles» de l’islam ou sur l’islam, mais surtout pas l’idée d’enlever des versets coraniques.
« Il ne fait pas avoir le complexe d’ouvrir le débat sur les interprétations sur centaines question comme le djihad, atakfir et les hadiths. C’est de notre devoir de s’ouvrir à tout le monde», explique-t-il, avant de défendre l’idée d’avoir une référence religieuse selon le contexte social et culturel. La fatwa et l’islam, défend-il encore, sont fonction du temps, du lieu et des circonstances.
Autrement dit, il est temps, selon lui, que les minorités dans les autres pays non musulmans soient intelligentes et surtout sages. « La minorité ne doit pas vivre sa religion comme si elle était dans son pays», dit-il encore. D’ailleurs, il se réfère à une ancienne déclaration de Jean-Pierre Chevenement appelant les musulmans de France à « être plus discrets».
Selon Drouiche, il ne s’agit pas de discrimination ; au contraire, cela arrangerait notre religion si on veut que l’islam vive encore pour nos futures générations et éviter les exemples de la Birmanie ou de la Bosnie. « Nous avons un grand travail pour changer cette situation et surtout ses branches en islam, pour ne pas donner d’argument aux islamophobes pour frapper et faire peur à la société.» raconte encore le jeune homme. Lire la suite