Human Rights Watch a publié, aujourd’hui dimanche, un rapport accablant sur la situation des femmes et des filles victimes de la violence domestique en Algérie.
Citant des témoignages poignants, HRW a dénoncé le » manque de diligence de la police dans la réalisation des enquêtes et la non-application des peines contre les auteurs des agressions.
Dans ce rapport intitulé » « Ton destin est de rester avec lui » : La réponse de l’État aux violences domestiques en Algérie, l’ONG a également pointé du doigt » des obstacles sociaux qui incluent des pressions pour préserver la famille à tout prix, la stigmatisation et la honte pour la famille au cas où la femme quitte le domicile ou signale un abus.
Le rapport a relevé le manque de refuges pour les femmes fuyant la violence et » l’absence de mesures de nature à prévenir la violence, comme l’utilisation de programmes d’études pour modifier les comportements sociaux et culturels discriminatoires. Cela, en plus de » l’insuffisance de la réponse des forces de l’ordre et des mesures de protection contre les agresseurs.
Selon HRW : » Les services pour les victimes de la violence familiale, y compris le refuge, les soins psychosociaux et la facilitation de l’accès à la justice, sont presque entièrement assurés par des ONG dont la plupart ne bénéficient d’aucun soutien de l’État.
Human Rights Watha qualifié les amendements apportés au code pénal en 2015 d’ » avancée importante. Mais le durcissement des peines reste insuffisant. On a cité, entre autres lacunes, le fait que la loi de 2015 » offre la possibilité pour l’agresseur d’échapper à la peine ou de bénéficier d’une réduction de peine si la victime lui pardonne. Cela augmente la vulnérabilité de la victime aux pressions sociales…»
En conclusion, HRW considère que » L’Algérie devrait veiller à ce que sa législation sur la violence domestique soit complète et conforme aux normes internationales. Sans de telles mesures, l’Algérie continuera à mettre en danger la sécurité et la vie des femmes et des filles».
En 2016, la police a enregistrés plus de 4 000 cas de violence domestique contre les femmes. Il est évident que ces chiffres ne représentent que la partie visible de l’iceberg. Lire la suite