Des membres du bureau politique du FLN se sont réunis lundi dernier au siège du parti à Hydra (Alger) en l’absence de son secrétaire général, Amar Saadani.
La réunion a été organisée pour répondre au groupe de moudjahidine — dont Lakhdar Bouregaâ, Zohra Drif Bitat et Yacef Saâdi — qui ont demandé « le départ immédiat et inconditionnel de Saadani et sa bande».
Dans la déclaration ayant sanctionné cette réunion, le bureau politique du FLN a dénoncé « toute ingérence latente ou patente émanant de l’extérieur de ses bases» et a appelé les militants à « faire front commun et rester unis derrière sa direction issue du 10e congrès». Cet appel à la vigilance et à la mobilisation vient en réponse aux 14 moudjahidine qui ont considéré, dans une lettre rendue publique dimanche, que « le FLN est tombé entre les mains d’un groupuscule d’opportunistes et d’aventuriers».
Layachi Daadoua, ancien président du groupe parlementaire FLN, réputé proche de Abdelaziz Belkhadem, a mis en doute la tenue de la réunion du bureau politique dont la plupart des membres sont en voyage en cette période de congés. Il a affirmé que seuls quatre ou cinq membres sur les 19 que compte le bureau ont pris part à cette réunion. Amar Saadani se trouve dans une « situation délicate», selon Layachi Daadoua.
Et la lettre des moudjahidine vient « appuyer» les voix qui réclament, depuis 2013, son départ. Selon lui, Saadani « a failli à son devoir de secrétaire général du FLN quand il s’est absenté des festivités du 5 Juillet dernier et lors des funérailles du président sahraoui Mohamed Abdelaziz.
Cela n’est pas le FLN». Layachi Daadoua a appelé le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de président du parti, à « dégommer» Amar Saadani, « rejeté par la base du parti et par l’opinion publique nationale». Faute de quoi, prévient-il, « le FLN risque de perdre les prochaines élections législatives».
Abderrahmane Belayat, meneur du mouvement de redressement au sein du vieux parti, a estimé, pour sa part, que « l’appel lancé par ces moudjahidine vaut son pesant d’or». Pour lui, le communiqué du bureau politique vient confirmer que Amar Saadani et son équipe, qualifiés d’ « indus occupants», sont « acculés, perturbés et menacés». Belayat affirme que les « vraies
mouhafadhate et kasmate» du FLN sont en train de s’organiser en prévision de l’après-Saadani.
Le groupe mené par Belayat demande l’annulation des résultats du dernier congrès du FLN, contrairement au groupe de Daadoua qui se contenterait de la tête de Saadani. Mais au-delà de ces clivages, courants dans la maison FLN, l’avenir politique de Saadani semble intimement lié au sort de ses protecteurs à la présidence de la République. L’histoire récente a montré que la base du vieux parti ne fait que suivre les instructions qui viennent d’en haut.
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